Pendule figurant la dispute de Voltaire et
Rousseau
Voltaire et Rousseau, étaient destinés à se méconnaître ou à se fuir.
Tout les séparait violemment l'un de l'autre, les idées, la métaphysique, la morale, la manière de comprendre la religion, le talent même et la langue. Ce n'est pas par boutade ou par
mauvaise humeur que Voltaire déclare le roman de Jean-Jacques "sot, bourgeois, impudent, ennuyeux". Cela devait lui paraître ainsi, à lui le dernier classique, même dans
l'expression des idées nouvelles qu'il représente. Comment aurait-il goûté cette recherche inquiète, subtile, maladive, d'un idéal à moitié chimérique, et cette langue éloquente, mais tendue, où
se révèle avec une rhétorique enflammée un effort continu vers le sublime?
Et Rousseau ne devait-il pas détester d'instinct, avec sa nature de prédicateur et de moraliste plébéien, ce grand seigneur des lettres françaises, courtisé, choyé, heureux dans
tout ce qu'il entreprend, menant une vie princière au milieu d'une cour où des rois mêmes tiennent à se faire admettre, traitant de pair avec les puissances du monde, le grand triomphateur au théâtre, dans l'histoire, dans la poésie, le vrai souverain de ce siècle!
Photos du 4 septembre 2008
Photos du 8 novembre 2009